

Wicca, magie et spiritisme
De plus en plus de monde se montre intéressé par les pratiques de la Wicca, du spiritisme et autres formes dite « de magie ». Cet intérêt semble croissant et de plus en plus affiché au sein des loges, notamment de rites égyptiens.
Aussi, il apparait que nous devons nous prononcer quant à ces pratiques et au « mélange des genres » qui se dessine et qui, non seulement ne font pas partie du parcours spirituel et initiatique de la franc-maçonnerie mais éloignent de la véritable spiritualité et constituent une « subversion de l’initiation ». Nous souhaitons mettre en garde contre cette subversion.
La foi, en particulier dans un cadre chrétien mais pas seulement, repose sur une Révélation divine (Parole de Dieu, Incarnation du Christ pour les chrétiens, etc…) Elle est un don de Dieu, non une invention humaine, et constitue la réponse à la Révélation divine. Elle ne saurait être le fruit d’une construction humaine. Elle implique une relation de confiance et d’abandon au Divin non à la soi-disant maîtrise de forces spirituelle.
Cette révélation est symbolisée par le Volume de la Loi Sacrée. Dans cette optique, l’initié est celui qui s’apprête à la réception d’un don divin (ou sacré), il y prépare sa vie et cela constitue son parcours et sa quête initiatique. Se faisant, il s’ouvre à la transcendance qui est au-delà du monde créé.
Dans la wicca, le spiritisme et certaines autres pratiques relevant de la « magie », il n’est nulle part question de la réception de ce don mais d’initiatives uniquement humaines. La Wicca est une reconstruction néo-païenne moderne (XXᵉ siècle, Gerald Gardner) et le spiritisme est une doctrine du XIXᵉ siècle (Allan Kardec).
La vénération d’une déesse, d’un dieu cornu ou des forces de la nature n’est en aucun cas celle d’un Dieu transcendant, unique et personnel. Le contact avec les morts, n’est pas celui avec Dieu. Il s’agit donc d’une relation horizontale (forces de la nature, âmes des défunts) qui a lieu au dépend d’une relation verticale (avec le Créateur) qui nie la transcendance.
Notons ici que ni la nature (qu’il faut respecter et considérer comme la première révélation du Divin) ni les morts (hélas trop oubliés dans notre monde moderne qui ne leur tient plus de place) n’ont créé le Ciel et la Terre…
Si la foi suppose confiance et abandon à Dieu, la Wicca et le spiritisme proposent des rituels et des procédés techniques (invocations, magie, séances, etc.) visant à obtenir un effet. Il ne s’agit pas d’entrer dans une relation vivante et de confiance envers le divin, mais d’aborder des méthodes pour provoquer un résultat.
Cette substitution de la transcendance, en cherchant des réponses dans la magie ou les esprits, détourne de la recherche de Dieu, enferme dans l’immanence et dans l’illusion d’un pouvoir humain ou occulte, au lieu de l’accueil d’une grâce ou l’ouverture à l’Absolu.
La foi implique de se laisser conduire par Dieu. Le spiritisme et la Wicca séduisent par l’idée de maîtriser les forces invisibles, ce qui inverse la logique spirituelle : on ne se soumet plus à Dieu, on veut utiliser le sacré comme outil. Ceci constitue une « illusion de maîtrise ».
Aussi, le risque d’enfermement spirituel est réel : ces pratiques peuvent fasciner et occuper tout l’espace religieux de l’individu. Celui-ci ne cherche plus la vérité de Dieu, mais des expériences sensibles (phénomènes occultes, énergies, messages de défunts) et des sensations fortes, ce qui devient une forme d’idolâtrie. Ici sont confondus les forces et le Créateur. Forces mises à la disposition de l’égo, cette illusion de ce que nous croyons être, d’une histoire que l’on se raconte à soi-même.
En conclusion, nous dirons que ces pratiques détournent de la véritable initiation et ouvrent à des influences trompeuses qui non seulement ne relèvent pas de la foi mais l’en détourne.
« La Franc-Maçonnerie est une confrérie qui a pour fondement la Foi en Dieu » (extrait de la règle à 12 points) or la foi est l’accueil d’un don divin, une relation avec Dieu, fondée sur Sa Révélation.
Au contraire, la Wicca et le spiritisme sont des constructions humaines, qui substituent des forces ou des esprits à Dieu, et donnent l’illusion de spiritualité alors qu’elles détournent de la vraie rencontre.
Il ne s’agit nullement de juger ou condamner le parcours de chacun mais de souligner l’importance de discerner les fausses spiritualités qui séduisent, pour revenir à la vraie source de lumière et de vie.
Notre Ordre, fidèle à sa tradition, observe la plus grande neutralité quant aux religions, sans toutefois se livrer à l’exercice schizophrénique de renier ses racines judéo-chrétiennes et affirme son idéal de tolérance et de respect pour tous. Il observe également la même neutralité quant à la politique dans la mesure où les idéologies ne contreviennent pas à ce même idéal maçonnique commun à toutes les obédiences.